C’est la fin de l’année ! Le dernier cours aura lieu ce vendredi 23 juin, et la salle restera ouverte le 30 juin pour un dernier entraînement avant le Gala.
En ce cinquième et dernier cycle (qui s’étale sur mai et juin), outre la préparation du Gala, David nous fait appréhender la pratique à deux armes avec la rapière et la dague, faisant suite aux cours & stage sur le bâton.
Si la première partie du cours est réservée à l’apprentissage de passes à la rapière/dague, la seconde est consacrée à la création tant pour ceux qui reprennent les exercices que ceux qui préparent le gala !
Pour cet article, nous nous sommes tournés vers l’équipe pédagogique pour leur proposer d’écrire la partie explicative de la pratique et Marie (voir encadré ci-dessous) s’est prêtée à l’exercice. Merci à elle, et bonne lecture !
Marie Kergoat, éducatrice fédérale et représentante des bénévoles du REC, tire dans plusieurs clubs de la région rennaise, est active dans les différents événements de l’escrime artistique (stages, CFEA, etc.) et effectue une thèse en littérature et arts du spectacle sur les rapports entre fantasy et escrime.
S’il est bien une arme symbole de l’escrime artistique et de spectacle, c’est sans nul doute la rapière. Pratiquée en tant qu’arme de base dans un certain nombre de clubs, c’est aussi celle qui a fait les grandes heures de l’escrime cinématrographique et théâtrale du XXe siècle, en France sous l’égide d’un certain Claude Carliez.
Pour autant, celle que l’on nomme « rapière » présente une double-identité. La première relève de l’escrime artistique et de sa naissance en tant que pratique sportive, et est intrinsèquement corrélée à l’escrime olympique. Née alors que l’escrime n’était plus pratiquée que dans ce contexte sportif, et que le duel et l’affrontement martial à l’arme blanche s’éloignaient dans les pages de l’histoire, sa pratique se base sur les disciplines du sabre et de l’épée modernes – conséquence somme toute logique au fait qu’elle soit enseignée… par des maîtres spécialisés dans ces armes. En découle l’escrime de « tac tac tac » et de « quarte-droit quarte-droit », aussi affectueusement surnommée « escrime à la Zorro », faisant justement référence à cet imaginaire de cape et d’épée qu’elle aura marqué. L’esthétique de l’arme en est également représentative, avec sa lame carrée (sabre) ou triangulaire (épée), et va parfois jusqu’à être tout bonnement… un sabre moderne. Cette identité se retrouve aujourd’hui en perte de vitesse, tout comme l’arme susmentionnée, car avec les avancées en historiographie, la spécialisation progressive de plus en plus de maître·sse·s d’armes en escrime artistique, la valorisation de la discipline en tant que pratique à part entière et les croisements avec d’autres disciplines telles que les AMHE ou l’escrime ancienne, une autre identité de la rapière surgit, ou plutôt ressurgit.
La rapière est une arme née durant la Renaissance du côté de l’Espagne, où elle a connu ses premières heures de gloire avant de s’exporter dans une Europe séduite par l’escrime qu’elle proposait et permettait (sauf l’Angleterre. Mais l’Angleterre et sa broadsword est un autre sujet). Arme lourde (entre 900 g et 1kg5) et longue (jusqu’à 1m40), à double-tranchant (mais aiguisée uniquement de son moyen à son faible), elle présente différents types de gardes (selon les esthétiques, les pays et les modes) protégeant la main de la personne la maniant… car il s’agit d’une arme avant tout d’estoc, bien que quelques coups de taille soient permis (vu le calibre du bousin, vous imaginez bien qu’enchaîner deux couronnés semblait difficilement réalisable). Polymorphe, on la trouve aussi bien en tant qu’arme civile et de salle que de guerre, et elle a connu plusieurs siècles de succès. Notez que ce type de rapière désormais nommée « à lame plate », en regard de ses grandes tantes que nous évoquions plus haut, se fait désormais une belle place en salle d’artistique, avec des maîtres·se·s et des pratiquant·e·s soucieux de renouer avec cette historicité et cette logique de l’arme (et c’est notamment le cas au REC, eh oui…). De là à dire qu’on y tire avec des paquebots d’1m40, il n’y a qu’un pas, que nous ne franchirons pas.
Au cœur de ce cycle, on vous propose d’ajouter à la rapière une dague, aussi nommée « main gauche ». Attestée en tant qu’arme de défense, facile à dissimuler et transporter, elle accompagne la rapière dans divers traités et offre toute une variété de techniques permettant de contrôler le fer de l’autre et de gagner la mesure en se protégeant de la pointe ennemie. Bien plus légère, elle est donc plus mobile, et permet de rapidement parer en comparaison de sa longue comparse. Différents modèles se retrouvent là encore, offrant ou non une large protection de la main, avec ou non des quillons permettant de briser le fer de l’autre, etc. La dague peut venir en renfort de la rapière pour renforcer les parades, occasionnellement permettre de ravageuses attaques au visage ou au flanc lorsque la distance a été rompue, et surtout offrir de spectaculaires désarmements.
— Marie Kergoat
On se donne rendez-vous en salle pour voir tout ça !
Stage d’approfondissement
Le Samedi 13 mai s’est déroulé le stage avec certes peu d’élèves pour ce court mois de mai, cependant tous motivés ! C’était une chouette énergie qui s’est ressentie durant cette journée où David a pu nous faire travailler la confiance en l’autre avec des passes subtiles.
Le traditionnel petit verre après stage a été respecté, et a même conduit les membres les plus motivés à aller finir la soirée au Musée de Bretagne lors de la nuit spéciale des Champs Libre ! Encore un moment de partage qui nous permet d’avoir une belle camaraderie au club !
Ci-dessous, la tribu des +/- 6 pieds de haut :
Stage Avec Panache 2!
Reprenant cette formule qui avait bien plu l’année dernière, nos anim’/éduc’ ont à nouveau proposé plusieurs modules pour faire découvrir leur univers et passion autour de l’escrime artistique, avec le stage Avec Panache 2.
Tout d’abord Antoine (qui a obtenu son diplôme d’éducateur ce mois-ci) a donné un cours sur les chutes et les roulades, finissant sur une bagarre de groupe. Si donner et recevoir un coup est important, la chute l’est tout autant : bien tomber, bien se recevoir, ne pas se faire mal, autant de choses qui comptent pour la sécurité des escrimeurs.
L’après-midi, Florian (lorsqu’il enlève sa casquette de président) a organisé un atelier sur les saluts d’escrime, permettant aux élèves de créer leur propre salut, et d’en faire la démonstration aux autres. Cela a été l’occasion d’étendre le récit du combat aux autres aspects d’une représentation.
Puis Marie (aidée de ses recherches) proposa aux élèves de s’essayer à plusieurs gardes d’escrime ancienne, toutes basées sur des traités historiques, tel que la Verdadera Destreza. C’était autant une découverte qu’une exploration pratique de techniques qui permettent d’agrémenter nos combats par des postures et des enchaînements élégants.
Enfin, pour bien finir cette journée, une jam d’escrime s’est lancée : le principe est simple, chaque duo reçoit une série de contrainte, et doit proposer un petit duel correspondant. On retrouve ainsi des contraintes à usage unique, sur toute une phrase, sur tout le combat, et une contrainte « épique » qui permet de repousser ses limites.
Ce stage était le 6ème et derniers de l’année, et nous avons déjà hâte de faire « Avec Panache 3 » la saison prochain. Déjà, quelques idées se dessinent en coulisses…
Quelques photos des séances
Une photo des fonda pour des fentes parfaites :
Et des photos d’apprentissages et d’exercices, tout d’abord Antoine qui aide un duo, ensuite l’entraînement de deux anciens présidents sur l’exercice de la semaine :
Et enfin une petite photo de groupe des tireurs en blanc, car l’escrime se pratique sous bien des formes au REC Escrime :
Voilà ! C’est tout pour cette petite sélection. Le dernier cycle et l’année s’achèvent en beauté. Restez à l’écoute pour les futures annonces concernant les dates de la rentrée 2023-2024 qui ne tarderont pas à venir d’ici à juillet.
À très vite dans la salle d’armes !